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Exils


France, 2004, 1 h 43, couleur
Réalisation & scénario : Tony Gatlif
Photographie : Céline Bozon
Musique : Tony Gatlif, Delphine Mantoulet
Interprètes : Romain Duris, Lubna Azabal
Distribution : Pyramide

Prix de la mise en scène, Cannes 2004


Tony Gatlif, que l'on connaît pour ses films sur les gitans, signe avec Exils un film personnel, puisqu'il est retourné pour la première fois dans son Algérie natale.

Il nous raconte le périple de Zano (Romain Duris), fils de pieds-noirs et de Naïma (Lubna Azabal), fille d'immigrés berbères, qui décident d'un coup de tête de rejoindre l'Algérie, terre de leurs origines. Ils partent ainsi sans trop d'argent ni de bagages, ni même sans trop savoir pourquoi. Le sens de ce voyage, ils vont le trouver au fil des rencontres et des imprévus, le long de la route traversant la France, l'Espagne et le Maghreb...

Romain Duris, fidèle interprète depuis Gadjo Dilo de Tony Gatlif, et Lubna Azabal, déjà lumineuse dans Loin et Viva Laldjérie !, forment un couple étonnant. Ils nous plongent dans leur quête identitaire, qui est surtout une quête de liberté. Lubna Azabal dégage une rage de vivre, son personnage déborde d'énergie mais aussi de mystère. Naïma porte les émotions que suscite Exils, représentant une nouvelle génération d'enfants immigrés qui se trouvent finalement étrangers dans leur pays d'origine.

On assiste dans Exils à de très belles séquences, que ce soit au niveau visuel ou sonore, comme dans cette scène où Zano traverse une place andalouse. La musique a toujours une place centrale dans le cinéma de Tony Gatlif, vous le verrez grâce à la remarquable scène de transe finale. Tony Gatlif, qui revendique un côté documentaire à son cinéma, réussit à capter une moment d'une incroyable puissance et nous permet de partager avec les acteurs une émotion rare. On comprend alors, si ce n'était pas déjà fait, ce qui lui a valu le prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes.



- critique du film sur babelmed.net

- site officiel du film (Pyramide Films)






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Danielle Rouly - 23 mars à 11:01
Un film decevant : trop "tape-à-l'oeil", ce qui rend de nombreuses scènes artificielles, comme plaquées un peu au hasard. Certaines situations sont peu crédibles (l'erreur de trajet ou la visite dans la maison en Algérie). Tout cela fait, qu'au final, j'ai regardé ce film sans éprouver de réelle émotion et sans y adhérer vraiment.De belles images, bien sûr : trop, peut-être.



Ceuta - 30 mars à 13:38
Je partage certaines réserves de Danielle, mais je ne serais pas aussi sévère sur l’ensemble du film, car je crois à la sincérité de Tony Gatlif et j’ai été touché par "Exils".
Il y a des scènes artificielles peut-être - d’autres carrément "impossibles" : c'est le cas sans doute pour cet appartement d’Alger resté tel quel plus de 40 ans après (mais ce film est une oeuvre d'imagination, dans laquelle "tout est possible" et parfois plus symbolique que réel…).
Il y a aussi un côté décousu (d’où l’impression de scènes plaquées ?). Et quelque chose d'inabouti, peut-être, hormis la "guérison" finale par la transe, pour qui veut bien y croire…
En même temps, ces "défauts" ne sont-ils pas d'une certaine manière en accord avec ce que ressent et a voulu dire Tony Gatlif avec ce film, sans doute le plus personnel qu’il ait réalisé ?
Gatlif est un gitan andalou et un enfant d'Alger, qu’il a quitté à 14 ans (l'âge auquel Naïma a subi sa mystérieuse blessure). Il n'est ni fils de pied-noir (comme Zano), ni enfant d'Algérien émigré (comme Naïma). Mais il se sent ou se veut d'une certaine manière tout cela en même temps : un Gitan, un Français, un Andalou, un Algérien. Il rêve de réunir ces identités multiples - et, comme toujours dans ses films, c’est à la musique qu’il confie la réalisation de cette communion (utopie ?).
Je retiens du film, pour ma part, la façon de filmer Lubna Azabal, dès le début, avec une étonnante liberté et hors des canons de la "beauté" - la scène un peu kitsch peut-être, mais joyeuse et drôle, du verger - les vagues d'émigrants croisées en chemin comme de terribles apparitions d’hommes victimes en masse de la misère et de l’Histoire - une constante énergie - la musique, les voix...




Clairvie Heurtebise - 08 avril à 12:57
Exils est un voyage pour les personnages comme pour le spectateur. Zano, fils de pieds-noirs et Naïma, fille d'un immigré algérien qui a refusé de lui transmettre cet héritage culturel, ont décidé sur un coup de tête de retourner aux sources : l'Algérie. Exils est un film humain et profond aux multiples richesses. C'est de prime abord à travers la recherche de racines, de souvenirs, une quête d'identité. Mais, c'est surtout une quête de liberté. Le film pose d'ailleurs la question de la liberté de l'homme dans un monde régi par le matérialisme, où l'argent, tout-puissant, constitue une forme d'aliénation. Zano et Naîma ont choisi de se libérer de cette entrave : ils sont à pieds, sans argent ou presque et vivent en bohèmes. Exils nous donne une magnifique leçon sur notre quotidien, sur notre rapport aux choses, sur la vie ; leçon bien connue mais si souvent oubliée : l'argent ne fait pas le bonheur, au contraire, … Exils porte de plus en son sein un très beau message sur l'amour en parfaite osmose avec la conception de St Exupéry : « Aimer, c'est regarder ensemble dans la même direction ». Naïma, incarnée brillamment par Lubna Azabal est une femme à l'état brut, éprise de liberté, libertine même, ivre de vie jusqu'à la frontière de la folie. Au fil du périple, Zano apprendra à aimer à cette femme sauvage tandis qu'elle réveillera la part d'animalité qui sommeille en Zano. Ici, la passion est constructrice, porteuse de sens. Exils est enfin un voyage musical : du folklore espagnol aux percussions traditionnelles algériennes, chaque étape du pèlerinage accueille les personnages avec sa musique locale. La musique semble être le symbole de l'ouverture de l'être : ouverture culturelle évidemment mais aussi ouverture à l'autre puisque Lano et Naîma finissent par abandonner leurs lecteurs mp3 qui les maintenaient dans un monde individuel et hermétique. Exils est un voyage à l'intérieur de soi, un film qui se vit intensément, biologiquement comme une sorte de transe d'1 heure 43.




yas - 13 avril à 10:48
Je ne suis pas du tout d'accord avec la 1 ere critique. Je suis d'origine algerienne, et ce film m'a donné l'effet d'une bombe intérieure. Les sentiments évoqués dans ce film sont d'une vérité simple pour cette génération d'enfants d'immigrés. Tony gatlif, a exprimé dans ce film des émotions véritables et connues ou encore inavouées : se sentir étranger, l'envie de retrouver ses racines, son pays d'origine qui lui même est en quête de sa propre identité, c' est difficile de trouver la paix.Je crois que c'est pour cela que certains trouveront la manière de filmer de Tony Gatlif un peu confuse , mais elle est tout à fait justifiée à mes yeux. En aucun cas, je me suis identifiée par rapport aux personnages de Naima ou de Zino mais certainement à leur douleur




mercredi 16 mars à 20h30
à Mayenne (Le Vox)


jeudi 17 mars à 16h00
à Laval (Cinéville)


vendredi 18 mars à 22h00
à Mayenne (Le Vox)


samedi 19 mars à 20h45
à Gorron (Cinéma municipal)


dimanche 20 mars à 15h00
à Gorron (Cinéma municipal)


dimanche 20 mars à 18h25
à Laval (Cinéville)


lundi 21 mars à 20h30
à Château-Gontier (Le Palace)


mercredi 23 mars à 20h30
à Château-Gontier (Le Palace)


jeudi 24 mars à 14h30
à Château-Gontier (Le Palace)


vendredi 25 mars à 20h30
à Renazé (Vox)


samedi 26 mars à 20h45
à Ernée (Le Majestic)


dimanche 27 mars à 14h00
à Ernée (Le Majestic)


lundi 28 mars à 20h30
à Evron (Le Sélect)


dimanche 03 avril à 15h00
à Saint-Pierre-des-Nids (L'Aiglon)