France / Tunisie, 2002, 2h04, couleur, VO Réalisation & scénario : Khaled Ghorbal Photographie : Jean Luc Lhuillier Musique : Foued Ghorbal Interprètes : Awatef Jendoubi, Bagdadi Aoum, Nabila Guider, Amel Safta Distribution : MK2 Diffusion Fatma est une jeune fille de Sfax qui marche sur les chemins d’une indépendance chèrement gagnée. Sa mère est morte et elle l’a remplacée auprès de son père, de ses frères et sœurs dont elle est la servante. Une nuit la jeune fille est violée par son cousin. Pour échapper à ce destin de soumission domestique, Fatma part faire des études à Tunis. Elle prend son envol malgré ce secret qu’elle traîne comme une aile brisée : « Parfois, je sens que mon corps est défenestré et que je contemple ma chute », dit-elle. Devenue institutrice, elle s’installe dans un village isolé, où elle rencontre un médecin de la ville, qu’elle aime et épouse. Mais les conventions et les interdits la rattrapent… Film sociologique, Fatma offre un éclairage sur la condition de la femme dans la société tunisienne actuelle. Condition assez controversée si on se trouve dans une ville comme Tunis où les rapports homme/femme semblent de nature équivalente ou à la campagne où le poids des traditions ternit la condition des femmes obligeant certaines femmes à une visite prénuptiale chez un chirurgien pour se bricoler une nouvelle virginité. La tradition, même chez les plus modernes, les plus responsables, les plus intelligents d’entre eux (le mari notamment) semble si prégnante qu’ils ne peuvent ou ne veulent réellement lui échapper, déchirés entre des sentiments contradictoires. Fatma nous permet aussi de participer à des cérémonies collectives comme des fêtes mondaines de fin d’études, ou encore un mariage dans le Sud. Lors d’une interview à L’Humanité (27/2/2002) le réalisateur Khaled Ghorbal indique suivre Fatma une dizaine d’années en saisissant « les moments moteurs du parcours de cette fille. Je n’ai pas non plus voulu mettre d’indications temporelles parce que je crois beaucoup à l’intelligence de la sensibilité du spectateur. Si l’image ou l’ensemble raconte, on n’a pas besoin de le souligner. Il faut suggérer et laisser les gens voyager eux-mêmes ». Alors bon voyage. 
- site officiel du film (MK2 Production) 
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