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Les Yeux secs


Maroc, 2004, 2 h 00, couleur, VO
Réalisation & scénario : Narjiss Nejjar
Photographie : Denis Gravouil
Musique : Guy-Roger Duvert
Interprètes : Siham Assif, Khalid Benchegra, Raouia, Rafiqua Belhaj
Distribution : Pierre Grise Distribution


Mina, ex-prostituée d'un village de l'Atlas, sort de prison. Prise dans une rafle 30 ans auparavant, elle souhaite retourner dans son village et peut-être retrouver sa fille (âgée de 8 mois lors de la rafle). Elle rencontre Fahd, ex-gardien de prison devenu chauffeur de bus. Ils feront le voyage ensemble mais aucun homme dans le village, seuls ceux qui payent peuvent y entrer. Mina fait alors passer Fahd pour son fils et ce sera aussi à travers le regard de Fahd que nous découvrirons comment de génération en génération s'est constitué ce village de prostituées.

Le village est maintenant dirigé par Hala (la fille de Mina) qui ne peut évidemment identifier Mina comme sa mère. Mina découvre qu'il n'y a pas d'enfants, que les vieilles sont reléguées plus haut dans un village troglodyte. Mina va aider ces femmes à modifier leur destin.

C'est une rareté que nous offre le cinéma marocain. Un premier film réalisé par une femme ! Un thème rarement abordé. Narjiss Nejjar souhaitait réaliser un documentaire mais trop de difficultés l'ont amenée à nous offrir ce film plein d'humanisme dans un cadre exceptionnel. Les contrastes entre verdure et paysages secs, les oppositions de deux générations de femmes, le trouble provoqué par l'arrivée de Fahd...

Malgré les difficultés de vie (puits à 5 km), c'est un film aussi beau que son titre avec quelques échappées vers le rêve, une scène de comédie, des images à nous couper le souffle et son message : “Un peuple est grand quand il sait dire l'amour sans honte.”



- analyse du film sur protestants.org

- critique de Marine Landrot dans « Télérama »






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Danielle Rouly - 25 mars à 17:34
Film fascinant, par ses images et son sujet. Une émotion qui étreint tout au long du film. Des acteurs magnifiques. Un hommage aux femmes en général, aux Marocaines en particulier, au courage des prostituées. Un sujet difficile traité avec beaucoup de délicatesse. Une petite réserve : la scène dans la neige ne me semble pas très utile, mis à part son aspect symbolique (un peu trop appuyé toutefois).



Joanne - 15 avril à 14:45
LA MARCHE VERS LA DELIVRANCE

Avec "Les yeux secs", Narjiss Nejjar livre un film d'une rare finesse sur la prostitution dont on ressort bouleversé.

L'Histoire A sa sortie de prison, Mina décide de retourner dans son village berbère, niché dans les lointaines montagnes marocaines. Dans son village, les femmes se livrent à la prostitution... A 34 ans, la marocaine Narjiss Nejjar, diplômée de l'école supérieure de réalisations audiovisuelles de Paris, a écrit, réalisée et été assistante de nombreux documentaires. Elle signe avec son premier long-métrage, "Les yeux secs" un remarquable film sur la prostitution. Elle souhaitait réaliser un documentaire, mais des difficultés lèont contrainte à faire une fiction (qui n'en est pas moins décevant), dans laquelle regorge plein d'humanisme, à travers un cadre exceptionnel et dont le message est :" un peuple est grand quand il sait dire l'amour sans honte". Cette fiction laisse transparaître beaucoup d'émotions, on se sent proche des personnages : on ressent à la fois la joie de Mina qui a pu retrouver sa fille et la tristesse d'une mère qui sait que son enfant ne connaît pas son existence. La compassion de Fahd envers Mina qui ne la considère pas comme une ex-prostituée mais comme une femme à part entière et une mère qui a été privé de son enfant.Tant d'émotions qui n'auraient peut-être pas été reçues de la même façon que si ce film avait été un documentaire. "Les yeux secs" : le titre, à l'image du film apparaît d'abord comme une énigme. Narjiss Nejjar commence son film par la sortie de prison de Mina et nous amène jusqu'à son village avec l'aide d'un jeune homme, Fahd, qu'elle fera passer pour son fils car seul les hommes qui paient peuvent y entrer.Ainsi L'aspect Road Movie du film tient en haleine le spectateur par un suspense d'une intensité étonnante : on doit attendre la moitié du film avant de connaître la signification du titre ( "Les yeux secs" sont en fait les yeux de Hala, la fille de Mina que la réalisatrice mettera en évidence par des gros plans). Le cadrage est stupéfiant notamment les plans des paysages souvent d'une durée assez longue pour que le spectateur puisse les admirer et s'y "évader" ce qui renforce l'idée que Nejjar voulait réelement faire partager son histoire avec le spectateur.Par exemple Le vent soufflant sur l'herbe tel des vagues, donne l'impression d'évasion , de fluidité alors que toutes ses femmes sont emprisonnées dans cet espace qui paraît magnifique en surface mais qui finalement est remplit de tristesse, de soufrance. Celles de femme qui préfèrent se séparer de leurs enfants afin qu'ils n'aient pas à subir le même sort qu'elles. L'héritage que leur ont laissé leurs mères, apparaît comme une sorte de malédiction à laquelle il faut y mettre un therme même si pour cela il faut rendre la souffrance encore plus intense. Du beau couché de soleil à celui où les femmes du village filmées dans le noir,sont comme, le regard du spectateur dirigées par les lanternes qu'elles tiennent à la mains, c'est magnifique ! Nejjar dévoile par ces plans, l'importance qu'elle accorde aux paysages de son pays. Et d'autant plus original et inouï que l'intrigue est emportée dans un jeu de séduction entre Fahd, ex-gardien de prison devenu chauffeur de bus et Hala. Et quelle émotion lorsqu'on s'aperçoit qu'une prostituée n'a pas le droit d'aimer un homme même si cet homme ne la voit pas telle et qui est prêt à lui ouvrir son coeur. Cette réalisarice dévole à travers sa fiction, un témoignage d'une rare finesse sur la prostitution et un hommage à ces femmes souvent oubliées. Elle n'a pas eu besoin d'un documentaire pour faire passer le message.






Manu - 03 décembre à 19:50
Film brouillon et lourdingue, plagiant le cinéma iranien ; il semble avoir été réalisé sans coeur, dans l'unique but d'être sélectionné dans les festivals. C'est d'ailleurs intéressant de voir ce qu'en pensent les Marocains et, en particulier, les habitants du village où il a été tourné ; la réalisatrice n'hésite pas à piétiner pour se faire valoir... Honteuse utilisation personnelle de la misère de son pays ! Heurk.



mercredi 16 mars à 18h25
à Laval (Cinéville)


vendredi 18 mars à 13h30
à Laval (Cinéville)


samedi 19 mars à 20h30
à Château-Gontier (Le Palace)


mardi 22 mars à 20h30
à Mayenne (Le Vox)


samedi 26 mars à 20h00
à Evron (Le Sélect)


dimanche 27 mars à 20h45
à Ernée (Le Majestic)