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L'Ile


Corée du Sud, 2000, 1 h 25, couleur
Réalisation, scénario : Kim Ki-duk
Photographie : Whang Suh-shik
Son : Han Chul-hee
Interprètes : Suh Jung, Kim Yoo-suk, Park Sun-hee, Cho Jae-hyung, Jang Hang-seon
Distribution : Swift Distribution
Interdit aux moins de 16 ans


Dans un site grandiose, semblant issu de l’origine du monde, la belle Hee-jin s'occupe seule de cabanes de pêche flottantes ancrées au milieu d’un lac. Sauvage et mystérieuse, elle conduit en barque les clients à leur minuscule abri, elle leur vend sans un mot de la nourriture, à boire, et des appâts - et elle leur amène à la demande des prostituées de la ville.

Arrive un jeune homme, Hyun-shik, qui vient d’assassiner sa femme et son amant. On comprend qu’il a choisi l’endroit pour se cacher, mais aussi pour y épuiser sa douleur et sa faute. Hee-jin l’observe discrètement…

La protection offerte par les cabanes, le calme et la sérénité du lieu sont trompeurs. L’eau claire et apaisante du début devient rapidement trouble, menaçante. La passion charnelle mais aussi les désirs assassins, la violence contre les autres ou contre soi-même vont se donner libre cours.

D’une grande qualité plastique (Kim Ki-duk est aussi peintre et l’esthétique des estampes traditionnelles côtoie ici des images « modernes » très colorées), mêlant poésie et crudité, réalisme et symboles, horreur et fantastique, humour et cruauté, L’Île nous montre les humains dominés par la violence de leurs passions, des mâles rustres et brutaux, une femme souveraine malgré tout, qui impose son désir à l’homme jusqu’à l’engloutir littéralement.

Ce film nous conduit dans de sombres marécages, mais il en ressort une saisissante et inquiétante beauté.




- critique sur chronicart.com
- critique sur cineasie.com
- critique sur fantastikasia.net
- critique sur orient-extreme.net
- critique sur pserve.club.fr (Philippe Serve)
- critiques sur cinemasie.com
- dossier Kim Ki-duk sur cineasie.com
- dossier Kim Ki-duk sur koreanfilm.org (en anglais)
- Kim Ki-duk et les femmes - article d’Elodie Leroy sur excessif.com
- « it hurts », un essai sur L’Ile (en anglais) sur koreanfilm.org
- « l’île ou la fin de la tranquillité », par Antoine Coppola (.doc)






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Nectar - 17 mars à 11:05

Pourriez vous me croire si je vous disais que ce film ( et surtout son réalisateur) m'a redonné goût au cinéma? Je me suis pas mal renseigné sur les diverses réactions que ce film a pu provoquer et j'en arrive à cette conclusion: Cela marche au coup de coeur. En l'occurence, c'est un gros coup de coeur pour ce réalisateur, qui raconte des histoires simples en apparence avec une étonnante complexité plastique. On se laisse sans gêne aucune engloutir par ces eaux troubles, et ce n'est pas le mutisme (récurrence dans ses différentes oeuvres) de cette étrange nymphe qui nous fera décrocher. Un film bouleversant, à l'ésthétique travaillé, qui a su m'extraire de la morosité cinématographique dans laquelle je m'engluais. Merci Mr Ki-Duk.



malo - 21 mars à 09:23

Les images de la fin du film - après celles où la femme était associée à la violence, au trouble ou au menaçant - offrent à l’homme nu l’île-refuge du corps féminin (mais est-il encore vivant, ce corps entre deux eaux ?).

En écho, cette citation de Freud : « Il arrive souvent que des hommes névrosés déclarent que les organes génitaux féminins représentent pour eux quelque chose d’étrangement inquiétant. Cet étrangement inquiétant est cependant l’orée de l’antique patrie des enfants des hommes, de l’endroit où chacun a dû séjourner en son temps d’abord. On le dit parfois en plaisantant : l’amour est le mal du pays (Liebe ist Heimweh), et quand quelqu’un rêve d’une localité ou d’un paysage et pense en rêve : « je connais cela, j’ai déjà été ici » - l’interprétation est autorisée à remplacer ce lieu par les organes génitaux ou le corps maternels. »

(L’inquiétante étrangeté, 1919)



MFBOY - 24 mars à 11:27

Malgré une ésthétique superbe et le talent indéniable de Kim ki-duk pour créer une atmosphère moite et violente,le film ne m'a pas emballé plus que ça.Si Kim Ki-Duk a bien compris que la mort et le désir sont irrémédiablement liés(cela donne lieu à quelques belles scènes),ce film vaut surtout pour le charisme étonnant de Suh Jung.Sa prestation rageuse et sensuelle est la preuve que l'adage "méfiez vous de l'eau qui dort" lui sied redoutablement.




hello - 24 mars à 16:38

Ce film est d'une poésie extraordinaire, la douceur des paysages companse la dureté de l'action. Une passion hors du commun et sans limite. Une fin surréaliste d'un original a vous couper le soufle; l'ensemble et d'un harmonieux fantastique. Je ne dirai que trois mots: Un chef-d'oeuvre...



sakura - 24 mars à 16:38

j'ai moyennement aimé ce film bien que l'idée du lieu soit original ainsi que la relation qui unit les deux personnages principaux.je trouve que certains passages étaient inutiles (pause pipi) et la fin un peu bizzare d'ailleurs je ne l'ai toujours pas compris



  mercredi 15 mars à 16h15
à Laval (Cinéville)


jeudi 16 mars à 18h25
à Laval (Cinéville)


samedi 18 mars à 22h15
à Mayenne (Le Vox)