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L'Arc


Corée du Sud, 2005, 1 h 30, couleur, VO
Réalisation et scénario :Kim Ki-duk
Photographie : Jang Seung-baek
Musique : Kang Eun-il
Interprètes : Jeon Sung-hwan, Han Yeo-reum, Seo Ji-seok, Jeon Gook-hwan, Shin Taek-gi, Kang Eun-gyu
Distribution : TFM


Un vieil homme vit avec une jeune fille. Il l'a élevée et la retient loin du monde, sur un bateau en pleine mer. Il compte l'épouser lorsqu'elle aura 17 ans. Les pêcheurs, de passage sur l'embarcation, ne manquent pas de remarquer la ravissante jeune fille, toujours farouchement surveillée par son protecteur. Mais les rêves de mariage de ce dernier sont compromis lorsque s'éveille chez sa promise un intérêt pour un jeune homme de la ville...

Le douzième et dernier film de Kim Ki-duk envoûte par sa magie visuelle et musicale. Cette histoire qui a tout de la fable, voire de la parabole, ne manque pas de singularités et met en scène des mondes qui se confrontent et se comprennent de moins en moins : la jeunesse et la vieillesse, la tradition et la modernité, l'isolement en plein océan et la terre ferme, et bien entendu de manière plus métaphorique la séparation du pays en deux.




- critique sur filmdeculte.com
- critique sur sancho-asia.com
- dossier Kim Ki-duk sur koreanfilm.org (en anglais)
- Kim Ki-duk et les femmes - article d’Elodie Leroy sur excessif.com
- site officiel du film






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Danielle Rouly - 18 mars à 11:05

Bonjour,
J'ai trouvé ce film très poétique et très esthétique. Ce qui m'a beaucoup dérangée...
Les images sont magnifiques et le silence magique. Mais peut-on "poétiser" la perversité, l'inceste? Je ne connais pas la société coréenne. Mais, de toute façon, le prétexte culturel ne me satisfait pas : l'excision est culturelle, la burka afghane est culturelle, les mariages forcés sont culturels, etc... Je me demande comment une jeune femme qui a été victime d'un inceste (ou d'une situation proche) réagira en voyant ce film. Bien sûr, l'aspect sexuel proprement dit est absent du film. Les scènes de bain, par exemple, ont un aspect purement artistique. Il n'en reste pas moins que le but du vieil homme est d'épouser la jeune fille. Ce sujet a été abondamment traité depuis Molière, entre autres. Toutefois, les personnages de Molière étaient ridiculisés. Dans ce film, on s'attache malgré soi à ce vieil homme. On en vient même à ressentir sa souffrance. Et c'est cela que je trouve terriblement dérangeant voire malsain.
Je crains de paraître iconoclaste mais je ne peux détacher la condition particulière de cette jeune fille de celle de millions de femmes de par le monde et dont la situation ne se termine que très rarement par la "happy end" du film. Je n'ai lu aucune critique de ce film et mon commentaire est une réaction purement émotionnelle. Je pense que les puristes et les cinéphiles avertis trouveront mon propos un peu dérisoire à côté des aspects artistiques du film. Mais il me semble que parfois, le beau peut rendre aimables des sentiments ou des situations contraires à la dignité humaine. Ce qui me paraît contestable.
Naturellement, je ne regrette pas d'avoir vu ce film et j'en profite pour féliciter les personnes qui ont mis en place ce site internet. Et je leur souhaite bon courage.



lucas - 21 mars à 13:24

J’ai trouvé ce film magnifique : images, couleurs, rythme, visages, gestes, l’histoire elle-même. Je l’ai vu comme un conte moral, ou philosophique, ou psychanalytique. La situation est hors normes, bien sûr, et il y a intervention du surnaturel (la divination, la fin du film). C'est une sorte de mythe, finalement. Au-delà de l'histoire elle-même (une jeune fille, élevée à l'écart du monde par un homme âgé qui l'a enlevée enfant avec le projet de l'épouser le jour de ses 17 ans, désire un jour lui échapper), et au-delà de la situation incestueuse (ou de rapt), scandaleuse et destructrice, je l’ai vu en me disant qu’il était question au fond des relations entre les hommes et les femmes, de l'attachement et de la possession, du désir de l'homme et du désir de la femme, du pouvoir des uns sur les autres, du pouvoir de tuer et de celui de créer (l'arc permet l'un et l'autre : il est arme mais aussi instrument de musique - et aussi, par ailleurs, instrument de divination, sans parler de la dernière flèche…), de la tradition et de la modernité, du destin et de la liberté…



sophie - 24 mars à 11:31

Grâce à ce festival, j'ai pu découvrir un cinéaste inspiré et qui redonne du souffle au cinéma. L'arc, je pense n'est pas à voir dans sa vision morale. D'après l'intervention d'adrien gombaud, le tournage des films de kim-ki-duk est plus proche du happening artistique et de l'intuition(la rapidité d'execution et le bricolage allant de paire), plutot que du côté de la réflexion et du propos. Cela parait d'ailleurs très étonnant vu la maitrise artistique qui ressort de ce film. Kim-ki-duk ne cherche pas à exprimer ni à illustrer (je pense) la culture coréenne, mais à s'exprimer lui-même et à inventer un nouveau cinéma. Pari réussi! C'est un cinéma personnel qui nous ait donné à voir, et pas quelque chose de formaté. Je peux comprendre que l'identification provoquée par le vieil homme puisse choquer . Mais personnellement je trouve qu'il parvient à combiner cette identification et l'horreur que cette relation peut inspirer par la fin métaphorique et surnaturelle. Pas de frustration ni de culpabilité morale, puisq'il s'agit d'une union métaphysique. Belle idée. On peut trouver plein de choses qui pourrait paraître étrange dans ses films. Mais on les vit plus émotionnellement que cérébralement. Esthétique superbe, idées originales, émotions assurées et pas de flux de dialogues démonstratifs. Bref, courez voir kim-ki-duk.



  jeudi 16 mars à 20h30
à Mayenne (Le Vox)


vendredi 17 mars à 20h30
à Le Bourgneuf-la-Forêt (Le Trianon)


samedi 18 mars à 20h30
à Château-Gontier (Le Palace)


vendredi 24 mars à 21h00
à Saint-Pierre-des-Nids (L'Aiglon)


dimanche 26 mars à 15h00
à Gorron (Cinéma municipal)


lundi 27 mars à 20h45
à Ernée (Le Majestic)


mardi 28 mars à 18h30
à Laval (Cinéville)