
Corée du Sud, 2001, 1 h 57, couleur, VO
Réalisation et scénario : Kim Ki-duk
Photographie : Seo Jung-min
Musique : Park Ho-jun
Interprètes : Yang Dong-kun, Ban Min-jung, Kim Young-min, Bang Eun-jin, Myeong Gye-mam, Lee In-ok, Cho Jae-hyeon, Mitch Mahlum
Distribution : Zootrope
Interdit aux moins de 16 ans
Une femme écrit des lettres à un soldat américain. Elle joint chaque fois une photo de Chang-guk, leur fils métis, et n'a qu'un seul désir : aller rejoindre son amant aux USA. Depuis des années, les lettres reviennent avec la mention « Adresse inconnue ».
Chang-guk, Eun-ok, la lycéenne et Ji-hun, le timide, deviennent des compagnons d'infortune cherchant à survivre aux déchirures de la guerre dans une zone contrôlée par l'armée américaine et située à la frontière nord-coréenne.
Son enfance, Kim Ki-duk l'a vécue près d'une base américaine et ce film est donc inspiré pour l'essentiel de son histoire. Adresse inconnue est un film noir qui dépeint un monde cruel. Les personnages du film ne parlent pas beaucoup parce qu'ils ont beaucoup souffert et ils agissent d'une manière souvent étrange à cause de cette souffrance. Cette souffrance est directement liée à la guerre de Corée, à la séparation du pays en deux parties, puis à l'occupation américaine que le réalisateur dénonce via cette histoire mais aussi par la mise en place de tout un ensemble de symboles métaphoriques très forts.
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patphe - 27 mars à 19:13
Je suis sorti de la salle assez troublé, mais quelle violence, climat malsain, je me suis dit, je suis dans un festival d'horreur ou quoi?
Il faut être accroché, le sujet était superbe pourtant, l'auteur a sûrement souffert pour en arriver là,
une critique à chaud de ma part, sinon votre festival est super, bravo à votre organisation et à votre équipe, continuez.
Patrick
justin - 28 mars à 16:32
"Adresse inconnue" est très différent des quatre autres films de Kim Ki-duk programmés au festival : des personnages plus nombreux, un contexte historique et social et un propos politique plus explicites... On reconnaît pourtant l'univers du cinéaste : l'esthétique, quelques personnages silencieux, le goût du bricolage, la violence, l'humour, etc. Certains éléments sont de plus clairement liés à son histoire personnelle.
La violence est bien sûr un trait marquant de ce film : la violence contre les chiens, dès le début, a provoqué quelques sorties de la salle ; mais elle veut dire, si on voit le film jusqu'au bout, que les hommes sont traités, comme on dit, "comme des chiens", et se traitent entre eux comme des chiens... D'autres scènes ultra-violentes renvoient à la pure tragédie, jusque dans l'excès touchant à une forme de burlesque que la tragédie ne dédaigne d'ailleurs pas de mêler aux passions extrêmes et à la mort (les Grecs, Shakespeare). Excès encore dans le cannibalisme qui renvoie à certaines horreurs mythologiques...
Cette violence n'est pas gratuite : elle exprime (je crois) la colère et la révolte de Kim Ki-duk contre la situation faite à son pays et à son peuple (guerre, division, "occupation", mépris), et contre les comportements lamentables de certains de ses compatriotes.
Il y a dans ce film des images d'une inoubliable beauté : la mèche cachant l'oeil de Eun-ok, son oeil mutilé et son oeil de papier, les trois jeunes gens l'oeil pansé sur la route, le bricolage de l'arme à feu, etc. ; des transgressions radicales (le sein maternel écorché, le cannibalisme maternel) ; et tellement d'autres scènes ou images : Chang-guk planté dans la terre, le GI appelant "maman", etc.
Le film audacieux d'un grand artiste ; une oeuvre forte et dérangeante - ici, et sûrement aussi en Corée...
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samedi 18 mars à 20h00 à Evron (Le Sélect)
dimanche 19 mars à 13h30 à Laval (Cinéville)
mardi 21 mars à 13h30 à Laval (Cinéville)
dimanche 26 mars à 20h30 à Mayenne (Le Vox)
lundi 27 mars à 20h30 à Château-Gontier (Le Palace)
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