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April Snow


Corée du Sud, 2005, 1 h 45, couleur, VO
Réalisation : Hur Jin-ho
Scénario : Hur Jin-ho, Lee Won-sik, Seo You-min, Shin Joon-ho
Photographie : Lee Mo-gae
Musique : Cho Sung-woo
Interprètes : Bae Yong-jun, Son Ye-jin, Lim Sang-hyo, Ryu Seung-su
Distribution : Pretty pictures

Projection en avant-première


Venant d'apprendre que son épouse a eu un accident de voiture, In-Su se rend sur la côte est de la Corée du Sud. Une révélation l'attend à l'hôpital : sa femme n'était pas seule dans la voiture, elle était accompagnée de son amant. Ce dernier est marié lui aussi et son épouse, Seo-Young subit le même choc que In-Su. D'abord reliés par ce sentiment d'avoir été trahis, In-Su et Seo-Young vont progressivement faire connaissance. Une idylle est peut-être sur le point de naître, mais est-ce l'amour ou le désir de revanche vis-à-vis des deux autres époux ?

Avec un sujet des plus mélodramatiques, l'adultère, Hur Jin-ho réussit à nous surprendre. Nous sommes, comme les personnages du film, entraînés dans une spirale de sentiments contradictoires allant de la vengeance à la perte des illusions en passant par la honte et le désespoir. Tout cela au sein d'une société définitivement moderne, sauf pour ce qui concerne les mœurs.




- april snow sur le blog d'une fan de l'acteur Bae Yong-jun
- april snow, nouveau phénomène d'Asie, sur excessif.com
- critique sur sancho-asia.com
- dossier de presse du distributeur français (.zip)
- interview de Hur Jin-ho sur excessif.com
- site officiel coréen (en anglais)
- site officiel de la star Bae Yong-jun (en anglais)






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camille - 13 mars à 08:24

Bonjour,
Tout d'abord, je tiens à vous remercier d'avoir cité mon blog et mes impressions sur April Snow.
Ayant pris connaissance de la projection de April Snow avec la présence du réalisateur Hur à Laval qu'aujourd'hui, je suis vraiment désolée et je regrette beaucoup de ne pas pouvoir venir y assister.
Concernant le film, j'aimerai ajouter une chose : je regrette que certaines scènes clés du film ont été coupées du montage comme la ballade dans le parc où pour la première fois In-Su et Seo-Young se rendent compte de leur attraction mutuelle, la scène où ils s'embrassent pour la première fois dans une salle du cinéma.
Je respecte les décisions du réalisateur qui voulait montrer un film sur l'adultère et non un film d'amour d'eau de rose, mais je trouve que c'est un peu abrupt pour nous spectateurs de les voir tout d'un coup au lit sans aucun prélude.
Et enfin je vous remercie ainsi qu'aux organisateurs des Reflets du cinéma coréen de bien vouloir transmettre demain soir mes salutations et mes regrets au réalisateur Hur. J'espère que lui et Yong Joon savent qu'ils ont des fans en France également.
camille



Fred - 17 mars à 12:10

Impression mitigée après ce film.
L'histoire est touchante, bien sûr, c'est ce qu'on appelle un mélo et je n'ai rien contre a priori. Mais certaines images et le jeu de l'acteur principal ont parfois un côté "papier glacé" ou pose de magazine qui ne passent pas très bien (pour moi, en tout cas).
D'autres sont très belles, c'est vrai... Et surtout, il y a des choses vraiment intéressantes qui font échapper le film à certaines conventions du mélo. D'abord le fait qu'on ne sache pratiquement rien de la vie des personnages (en dehors du métier d'éclairagiste du héros) : pas de flash-back, on est dans le présent, dans ce qui se vit. Et puis le peu de paroles : si c'est un mélo, c'est sans épanchement, sans manifestation spectaculaire des sentiments et des conflits intérieurs, avec beaucoup de pudeur vis à vis de la mort et de la souffrance. En faisant ces choix, le réalisateur laisse davantage la liberté au spectateur d'imaginer ce que ressentent ses personnages, et de ressentir lui-même, peut-être...
Un film original, finalement, intéressant à découvrir (pour le beau visage de l'actrice Son Ye-jin également).



Antoine - 17 mars à 15:51

Parmi les clichés qui ont la vie dure et qui refont surface au détour de tel ou débat, celui de « l’inexpressivité des visages asiatiques »…
Rien de plus inexact, me semble-t-il. Je trouve que Nicolas Bouvier dit très bien les choses à ce sujet :

« On entend souvent dire qu’en Extrême-Orient les visages sont impassibles alors qu’ils sont au contraire expressifs et beaux. Seulement moins mobiles et moins congestionnés que les nôtres, car c’est le corps entier qui est chargé d’exprimer l’être ou l’humeur. Les pieds, le sexe, les reins, le foie sont considérés comme autant de reposoirs ou de relais pour l’esprit subtil qui nous forme. Observez les mains d’une jeune Indienne qu’un compliment trop direct embarrasse, ou voyez comme Hokusai exprime par la musculature des mollets ou des cuisses la rogne, le repos ou la ténacité.
De retour en Europe j’ai eu l’impression très pénible que l’Occidental était coupé en deux : la tête et le socle. Cette rupture se situe à la hauteur de la cravate, du collier de perles ou du Grand-Cordon pour les têtes couronnées. Elle est gênante et particulière à notre civilisation. Un chien – même aussi dégénéré qu’un caniche – ou une impératrice chinoise en costume d’apparat ne sont pas séparés en deux par leur collier ou leur pectoral de jade : ils restent d’un seul jet ; alors que la duchesse d’Ascot ou Albert Einstein en pied m’apparaissent irrémédiablement comme des guillotinés recollés. Nous avons concentré toute l’expression et toute l’information – état d’esprit, santé, ambition, condition sociale – dans un visage qui, tiré à hue et à dia, n’est jamais en repos, tandis que notre corps, comme anesthésié, ne raconte presque rien. Devant certains portraits dix-neuf cent, on reste convaincu que si le faux col n’était pas si raide, ces pesantes têtes à moustaches et à programmes feraient basculer le sujet en avant.
Le grand âge atténue fort heureusement cette impression fâcheuse et cette disgrâce. Une érosion bien répartie rétablit l’unité perdue du corps et du visage, les yeux s’agrandissent en rentrant dans l’orbite et la peau se plaque à un crâne dont la structure donne aux vieillards de la terre entière le même air de sagacité et d’intelligence un peu diabolique. L’avenir du visage c’est le crâne : excellente façon de se retrouver d’accord. »
(source : Notes en vrac sur le visage, in « Œuvres », éd. Gallimard/Quarto, p. 705)



pierre - 22 mars à 13:15

Un film un peu trop habile, sans doute, mais une incroyable maîtrise de la direction d'acteurs. Quant à "l'impassabilité du visage oriental" évoquée par un spectateur à un moment du débat qui a suivi la projection, je comprends parfaitement qu 'Antoine ait ressenti le besoin de citer Nicolas Bouvier. J'ai moi-même été profondément choqué par une telle réflexion, faite en public et face aux invités coréens du festival. Se permettre de recycler ainsi des lieux communs du racisme le plus rance devant des hôtes étrangers frôle la goujaterie.
La distributrice coréenne du film -une personne extrêmement chaleureuse- avec qui j'ai conversé par la suite m'a bien fait comprendre, sans aucune impassibilité et de manière très expressive, que ces propos l'avaient choquée, sinon ulcérée car ce n'était pas, qui plus est, la première fois qu'elle entendait ce genre d'inepties en Occident. Décrassons-nous la tête!



  mardi 14 mars à 20h00
à Laval (Cinéville)
» en présence de Hur Jin-Ho